Pour devenir gendarme de carrière, vous devez impérativement passer par le concours de sous-officier. Signalons au passage que le terme « gendarme » correspond en réalité à un grade et que, quand on parle de devenir gendarme, cela signifie intégrer le corps des sous-officiers de la gendarmerie.
Les épreuves du concours externe
Le concours externe sous-officier de la gendarmerie comporte trois épreuves d’admissibilité et deux épreuves d’admission.
1) Epreuves d’admissibilité
- Epreuve de composition de culture générale (3 heures, coefficient 5)
Elle a pour but d’évaluer les qualités rédactionnelles des candidats. Elle nécessite une bonne culture générale et de bonnes aptitudes à exposer le point de vue par une argumentation pertinente. Une attention particulière sera portée sur l’organisation du devoir (introduction, développement, conclusion) et sur la maîtrise de la langue (orthographe, style).
Il est à noter que jusqu’en 2014, une documentation était fournie pour accompagner cette épreuve. L’arrêté ministériel du 25/11/2014 a modifié le programme, ce qui signifie qu’en l’absence des exemples et des idées qui était fournies par cette documentation, la culture personnelle tient une place beaucoup plus importante. En raison de son coefficient et de sa durée, cette épreuve est la pièce maîtresse du concours en ce qui concerne l’admissibilité.
Exemples de sujets déjà proposés à cette épreuve :
- Vivons-nous dans un monde dangereux?
- Quel est l’impact de l’écologie sur le développement économique?
- Faut-il avoir peur du virus EBOLA?
Faut-il voir le développement des robots comme une aide ou une menace pour l’homme?
Epreuve d’aptitude professionnelle (35 minutes, coefficient 2)
Il s’agit d’un QCM portant sur des ensembles logiques ou des suites à résoudre, permettant d’apprécier le potentiel intellectuel des candidats et plus particulièrement leur capacité de compréhension et d’adaptation juste et rapide à une situation.
Pour les sessions précédentes, il s’agissait presque exclusivement de matrices de Raven. Mais il est fortement conseillé de s’entraîner à résoudre des tests psychotechniques divers pour être apte à faire face à d’autres types de tests éventuels.
- Epreuve de langue étrangère (30 minutes, coefficient 1)
Elle se présente sous forme d’un QCM portant sur le vocabulaire, la grammaire et la syntaxe d’une des langues suivantes : allemand, anglais, arabe littéral, espagnol, italien, portugais.
2) Inventaire de personnalité
Ils sont au nombre de deux mais, bien qu’ils aient lieu en même temps que les épreuves d’admissibilité, il ne s’agit pas d’une épreuve notée. Leur but est de préparer l’entretien individuel avec le psychologue pour les candidats admissibles. D’ailleurs seuls les inventaires de ces derniers seront corrigés.
Ils servent à dresser le profil psychologique du candidat avec des questions du type : « Parmi les quatre propositions suivantes, laquelle vous correspond le mieux? Et laquelle vous correspond le moins? ».
3) Epreuves d’admission
Epreuve d’entretien avec le jury (20 minutes + 10 minutes de préparation, coefficient 7)
Cette épreuve orale permet de vérifier que la culture générale du candidat, sa motivation, sa personnalité, ses capacités de raisonnement et d’expression, son équilibre émotionnel et sa vivacité d’esprit sont compatibles avec l’exercice de ses fonctions dans la gendarmerie.
Elle ne consiste pas simplement à mettre en avant un parcours professionnel et des motivations comme dans certains oraux de concours. Le candidat tire au sort un sujet d’actualité dont il devra préparer la présentation d’une façon construite : élaboration d’un plan, introduction, etc.
Pour cette épreuve, le jury dispose du CV remis par le candidat en début d’épreuve, de son dossier, des inventaires de personnalité et des résultats de son entretien avec le psychologue.
Ces quelques exemples de sujets proposés au cours de précédentes sessions vous montreront la grande diversité des thèmes susceptibles d’être abordés.
- Le problème ukrainien
- Cannabis : pour ou contre la légalisation?
- Les restrictions de ressources en eau
- La place de l’agriculture en France
- Les conséquences du réchauffement climatique
- Habitat collectif ou habitat individuel?
- Les élus régionaux, nationaux et européens
- Expliquer le succès de la télé réalité
- Peut-on s’habiller librement sans choquer?
- Réseaux sociaux et vie privée
- L’accès aux loisirs pour les handicapés
- Le dopage des sportifs de haut niveau
- La surpopulation dans les prisons
- La dichotomie du bien et mal
- Nos actes sont-ils conditionnés par nos expériences passées?
Epreuve physique gendarmerie (coefficient 3)
Un certificat médical mentionnant l’aptitude à subir cette épreuve doit être présenté ; elle se réalise obligatoirement en tenue de sport. Un instructeur fait une démonstration, le candidat effectue une reconnaissance de parcours et un échauffement d’au moins 15 minutes.
Il s’agit d’une épreuve en circuit comportant trois ateliers.
- Parcours d’obstacle (chronométré) : parcours d’une longueur de 50 mètres parsemée de divers obstacles à effectuer 6 fois en respectant les consignes données ; toute faute relevée (non franchissement du tapis, cône ou barre renversé, poutre touchée avec une autre partie que les mains ou les pieds, s’aider de la poutre ou rouler sur le côté pour se relever) oblige à tenter à nouveau le passage de l’obstacle.
- Simulation d’un combat (chronométrée) : exercices de traction, chutes maîtrisées, exercice de poussée ; l’exercice est repris en cas de mauvaise exécution.
- transport de poids (non chronométré) : sac de sable de 45 kg pour les hommes et 25 kg pour les femmes à porter en utilisant uniquement les bras sur une distance de 15 mètres et à reposer au sol en douceur ; en cas d’incapacité à le soulever, à le porter en se déplaçant ou à le poser en douceur, l’ensemble de l’exercice est à reprendre. Trois essais infructueux signifient l’échec.
Rappelons que le concours de sous-officier de la Gendarmerie nationale ne peut être passé que trois fois au maximum.