Vue d’ensemble de la Gendarmerie Nationale et de ses métiers

Nous l’avons dit, la police et la gendarmerie ont pour point commun d’assurer la sécurité des personnes et des biens et le maintien de l’ordre. Il existe également d’autres similitudes entre elles : leur code de déontologie, intégré dans le Code de la sécurité intérieur est identique depuis 2014 ; ni l’une ni l’autre n’ont le droit de grève ; elles sont toutes deux sous la tutelle du ministère de l’Intérieur depuis 2009.

Documentation

Mais ces deux institutions diffèrent sur d’autres points, à commencer par le statut de ceux qui y travaillent : alors que le policier est un fonctionnaire de l’Etat, le gendarme est un militaire vivant en caserne. La sécurité est assurée par la police en zone urbaine et par la gendarmerie dans les zones périurbaines et rurales. A noter également que les policiers ont le droit de se syndiquer, contrairement aux gendarmes. Autant de point à considérer lorsque l’on veut exercer le métier de Gendarme.

L’origine de la Gendarmerie Nationale

Elle est née de la fusion des « Gendarmes de France » (corps de cavalerie relevant de la Maison militaire du Roi) et de la « Maréchaussée » (corps de militaires chargés de la police depuis le Moyen Age) en 1791, ce qui en fait une des plus anciennes institutions françaises. Au fil du temps, elle a connu de nombreuses réorganisations et la période essentielle de son histoire se situe dans l’entre-deux-guerres avec la création d’une Ecole des officiers de la Gendarmerie nationale, d’une direction de la Gendarmerie et des pelotons mobiles de gendarmerie. Rappelons pour l’anecdote que le port de la moustache était obligatoire dans la gendarmerie de 1841 à 1933.

La diversification et l’augmentation de ses missions donne naissance à des spécialisations : gendarmerie de l’air, gendarmerie des transports aériens, gendarmerie de l’armement, gendarmerie de la sécurité des armements nucléaires. En 1971 elle s’ouvre aux appelés du contingent puis, suite à la disparition du service militaire, aux gendarmes auxiliaires portant maintenant le nom de gendarmes adjoints volontaires (GAV). Les femmes y sont admises à dater de 1972.

Les missions de la Gendarmerie nationale

Elles sont de trois sortes :

  • missions de police administrative (maintien de l’ordre, sécurité publique, circulation routière, assistance et secours, protection de l’environnement) ;
  • missions de police judiciaire (constatations d’infractions, enquêtes judiciaires, recherche et interpellation d’auteurs d’infractions) ;
  • missions militaires et autres missions de défense (renseignement, gestion des réserves, concours aux autorités militaires, protection, contrôle des armements nucléaires…).

L’organisation de la Gendarmerie nationale

Composée de formations d’active et de formations de réserve, elle comprend :

  • la direction générale de la Gendarmerie nationale (encadrement d’ensemble comprenant un cabinet, 3 directions et 2 services) ;
  • l’inspection générale de la Gendarmerie nationale (plusieurs services dont l’inspection technique effectuant les enquêtes sur les infractions commises par des gendarmes) ;
  • la gendarmerie départementale (missions de police administrative et de police judiciaire, organisée en brigades) ;
  • la gendarmerie mobile (maintien et rétablissement de l’ordre, missions à caractère militaire, composée d’escadrons) ;
  • la Garde républicaine (missions de sécurité et d’honneur auprès des institutions et des hautes autorité de l’Etat, missions de sécurité générale) ;
  • la gendarmerie d’outre-mer (personnels implantés en outre-mer, en opérations extérieures et en ambassades administrés par son commandement) ;
  • la gendarmerie prévôtale (missions de police militaire auprès des autres forces armées françaises à l’étranger ou en opérations de guerre) ;
  • les formations spécialisées (gendarmerie maritime, gendarmerie de l’air, gendarmerie des transports aériens, gendarmerie de l’armement, gendarmerie de la sécurité des armements nucléaires) ;
  • le Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN, spécialisé dans le contre-terrorisme, la lutte contre le grand banditisme et la libération d’otages) ;
  • les organismes d’administration et de soutien (tâches administratives et techniques telles que gestion du personnel, gestion logistique et financière, armurerie, restauration collective…) ;
  • les organismes de formation du personnel (écoles de gendarmerie, centres techniques, centres d’entraînement).

La gendarmerie départementale

C’est celle qui est au contact régulier de la population, placée sous l’autorité des régions de gendarmerie (une par région administrative) et organisée en unités territoriales.

1) Groupements de gendarmerie départementale

Il en existe un par département, commandé par un colonel ou un lieutenant-colonel (officier supérieur) secondé par plusieurs adjoints : – un commandant en second (lieutenant-colonel ou chef d’escadron) ; – un officier-adjoint commandement (OAC, lieutenant-colonel ou chef d’escadron) ; – un officier adjoint chargé de la police judiciaire (OAPJ, chef d’escadron ou capitaine) ; – un officier-adjoint renseignement (OAR, capitaine ou lieutenant).

2) Compagnies de gendarmerie départementale

Une par arrondissement avec un groupe de commandement constitué de : – un commandant de compagnie (chef d’escadron ou capitaine) ; – un commandant de compagnie en second (capitaire, plus rarement lieutenant) ; – un adjoint au commandant de compagnie, dans les zones à forte activité (capitaine, plus rarement lieutenant) ; – un secrétariat.

3) Les brigades territoriales

Commandées par un capitaine ou un lieutenant, elles sont réparties sur tout le territoire national et comprennent:

  • les unités de recherches, chargées des missions de police judiciaire (sections de recherches, brigades départementales de renseignement et d’investigations judiciaires, brigades de recherches) ;
  • les pelotons de surveillance et d’intervention (surveillance générale, recherche du flagrant délit, renfort dans les troubles de l’ordre public) ;
  • les pelotons spécialisés de protection de la Gendarmerie (protection des centrales nucléaires au bénéfice d’EDF, assistance aux unités locales de la Gendarmerie) ;
  • les unités de sécurité routière (lutte contre l’insécurité routière, escorte de convois et autorités militaires) ;
  • les unités de montagne (secours aux victimes, contrôle du respect des réglementations, surveillance du secteur montagneux)
  • les forces aériennes (sauvetage-intervention et surveillance-intervention par hélicoptère).

Citons d’autres unités, non présentes dans tous les départements, telles que les unités nautiques, les unités fluviales, les unités spéléologues, les Brigades de Prévention de la Délinquance Juvénile ou les Groupes d’Intervention Régionaux.

La gendarmerie mobile

Spécialisée dans le maintien et le rétablissement de l’ordre, elle fournit également des renforts à la gendarmerie départementale et aux formations spécialisées de façon ponctuelle (services d’ordre, recherches et battues…), saisonnière (accroissement de population en période de vacances) ou permanente (région parisienne, zones sensibles).

Elle remplit également des missions à caractère militaire (opérations extérieures). Elle est constituée de 109 escadrons, chacun d’eux comptant environ 110 militaires.

La Garde républicaine

Constituée d’un régiment de cavalerie, de deux régiments d’infanterie et de formations musicales, elle remplit trois types de missions :

  • missions d’honneur pour assurer le protocole de l’Etat (visites officielles, visites d’Etat) parfois accompagnée de l’escadron motocycliste ;
  • missions de sécurité (patrouilles à cheval dans certains lieux, surveillances de sites au cours de grands sommets, sécurité des palais nationaux, renforts de sécurité dans certaines ambassades) ;
  • missions culturelles, de formation ou de coopération lors de manifestations en France et à l’étranger pour assurer le rayonnement de la France.

Un dernier mot, enfin, sur les grades dans la gendarmerie (par ordre décroissant).

  1. Les officiers généraux : général d’armée, général de corps d’armée, général de division, général de brigade.
  2. Les officiers supérieurs : colonel, lieutenant-colonel, chef d’escadron.
  3. Les officiers subalternes : capitaine, lieutenant, sous-lieutenant, aspirant.
  4. Les sous-officiers : major, adjudant-chef, adjudant, maréchal des logis-chef, gendarme.
  5. Gendarme adjoint volontaire : maréchal des logis, brigadier-chef, brigadier, 1ère classe, gendarme-adjoint.

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