Les unités spécialisées de la Gendarmerie Nationale

Entrer dans la gendarmerie signifie que l’on se met au service de l’Etat pour assurer la défense du pays ainsi que la sécurité des personnes et des biens. Si l’on possède un attrait pour certaines activités ou des capacités dans un domaine précis, cela ne veut pas dire pour autant que l’on doive faire une croix dessus. La Gendarmerie nationale possède un certain nombre d’unités spécialisées pour lesquelles vous pouvez tout à fait vous porter volontaire.

Documentation

Quelle que soit l’unité que vous souhaitez intégrer pour devenir gendarme, elles ont généralement en commun l’obligation de posséder déjà une bonne expérience professionnelle ; vous ne pourrez donc pas y accéder à peine sorti de l’école de gendarmerie. C’est le propre de tous métier de savoir d’abord en appliquer les bases avant de se spécialiser.

La sélection à beaucoup d’unités spécialisées peut sembler difficile mais la réussite des tests est à la portée de celui qui est véritablement motivé. Des efforts et beaucoup d’investissement sont toujours indispensables pour faire de sa passion son métier.

Le gendarme maître chien

Le gendarme et son chien forment une véritable équipe opérationnelle dont les missions sont très variées :

  • sécurisation d’un bâtiment ou d’une zone ;
  • protection et appui d’équipes d’intervention ;
  • recherche de personnes disparues ou égarées, de cadavres, de personnes ensevelies ;
  • détection d’armes, de munitions, de drogues, de billets de banque, d’explosifs ;
  • recherche de personnes en fuite, d’objets dissimulés ou perdus ;
  • neutralisation d’individus dangereux retranchés dans le cadre du GIGN.

1) Le recrutement

Il se fait sur la base du volontariat parmi les sous-officiers de carrière possédant au moins deux ans d’expérience en unité traditionnelle. Le candidat doit être déclaré apte médicalement, avoir moins de 35 ans au 1er janvier de l’année de sa demande et réussir l’épreuve consistant en un parcours foncier chronométré de 8 km environ en milieu naturel, avec treillis et chaussures d’intervention.

2) La formation

Elle commence par une formation de base de 5 semaines permettant dans un premier temps d’être suppléant au maître chien. Elle fournit les connaissances qui permettront d’établir un contact de confiance avec le chien, tant sur un plan physique que psychique. Le suppléant assiste le maître de chien pour les soins à l’animal, pour son entraînement et pendant les missions opérationnelles.

La formation maître de chien de 1er niveau est d’une durée de 14 semaines ; chaque chien étant spécialisé, elle portera sur l’un des domaines suivants : garde et patrouille, intervention, assaut, recherche de stupéfiants et/ou de billets de banque et/ou d’armes et de munitions, recherche de produits explosifs, piste, recherche de restes humains, recherche de traces de sang humain, recherche en avalanche.

La formation moniteur cynophile « homme d’attaque » est ouverte aux titulaires du diplôme de maître de chien depuis trois ans et dure 14 semaines. Quant à celle de moniteur cynophile de « recherche en avalanche », elle est réservée aux maîtres de chien affectés en peloton de gendarmerie de montagne ou de haute montagne. Les moniteurs cynophiles peuvent ensuite devenir dresseurs-instructeurs cynophiles.

Le gendarme en montagne

Là aussi la formation est accessible aux volontaires médicalement aptes ayant réussi les tests de sélection.

La formation comporte trois niveaux.

1) La formation élémentaire

D’une durée de 4 semaines (2 en été et 2 en hiver), elle permet d’obtenir le certificat élémentaire montagne (CEM). Son titulaire peut alors exercer les missions comportant des techniques élémentaires d’alpinisme et de ski sous le contrôle d’un titulaire du DQTM ou équivalent. Il est en mesure d’intégrer un groupe montagne gendarmerie (GMG) de la gendarmerie départementale ou un peloton montagne de la gendarmerie mobile (PMGM).

2) La formation de qualification

Pour se présenter au diplôme de qualification technique montagne (DQTM), le titulaire du CEM doit d’abord accomplir une liste de 15 courses en montagne (05 grandes voies AD+ / 05 courses alpinisme AD / 5 ski de randonnée 900m+).

D’une durée de 13 semaines de formation (6 en été, 2 en automne et 5 en hiver), le DQTM permet l’encadrement de militaires exécutant des missions et des entraînements en espace montagnard. Son titulaire peut également participer à des missions de secours et exercer les fonctions de chef de cordée pour certaines missions, avec toutefois des prérogatives limitées.

3) La formation à la spécialité

L’entrée en unité spécialisée est conditionnée par la réussite aux tests de sélection : parcours de ski, alpinisme, parcours physique et varié, épreuve d’escalade, test de techniques de cordes en paroi, examen de liste de courses et entretien de motivation.

La formation, d’une durée de 17 semaines, a pour objectif le perfectionnement des techniques de secours en montagne et du niveau en alpinisme hivernal et estival. Ce brevet de spécialiste montagne permet à son titulaire d’exécuter l’ensemble des missions spécialisées en toutes saisons et dans tous les milieux.

A noter que les titulaires du probatoire du Brevet d’Etat d’Aspirant-Guide sont affectés directement dans un PGHM sans effectuer la formation « montagne » et peuvent commencer tout de suite la formation au BSM.

4) Les missions du gendarme en montagne

  • Surveiller les zones montagneuses ;
  • prévenir les accidents et informer les usagers de la montagne ;
  • secourir les personnes en difficulté et rechercher les personnes disparues ;
  • diligenter les enquêtes consécutives aux infractions constatées et aux accidents en montagne.

Le gendarme enquêteur subaquatique

Quand on parle de gendarme, la première réaction n’est pas de l’imaginer avec palmes, masque et tuba. Pourtant plus de 250 gendarmes départementaux servent dans une brigade nautique ou fluviale, ce qui est une bonne façon d’allier une passion pour la plongée avec l’esprit méthodique et rigoureux que nécessitent des recherches au fond de l’eau.

1) Les missions de l’enquêteur subaquatique

Elles sont de trois types :

  • la recherche de personnes disparues alors qu’elles ont été vues au bord de l’eau ;
  • l’assistance aux personnes en danger, principalement lors d’inondations importantes ;
  • la recherche de preuves et d’indices séjournant dans l’eau, dans le cadre d’enquêtes judiciaires.

2) Le recrutement

Pour accéder à la formation, le candidat doit être déjà en poste dans la gendarmerie, avoir moins de 35 ans au 1er janvier de l’année de formation, être médicalement apte et satisfaire aux épreuves de présélection accessibles à un nageur véritablement confirmé :

  • 200 mètres nage libre,
  • deux apnées de 20 secondes,
  • récupération d’un mannequin à 100 mètres,
  • 1 000 mètres avec palmes, masque et tuba, à effectuer dans un temps défini.

3) La formation

La formation s’effectue en deux temps.

  • Formation de cinq semaines partagée entre théorie (utilisation des équipements, sciences physiques…) et pratique (exercices en mer et en eau douce, en milieu naturel, en milieux confinés tels que des puits…). A l’issue de cette formation, le gendarme se voit attribuer un poste en brigade fluviale ou côtière pour une période de 18 à 22 mois durant laquelle il suivra la seconde partie de la formation.
  • Formation obligatoire de 4 semaines avec des exercices pratiques plus techniques et l’étude de la réglementation et de la police judiciaire.

Une fois en possession du diplôme d’enquêteur subaquatique, le gendarme ne doit pas se considérer comme définitivement « tiré d’affaire ». Il devra se maintenir régulièrement à niveau en effectuant un entraînement régulier, c’est-à-dire une fois par semaine au minimum, et en suivant des stages de recyclage.

Il est important de signaler qu’il signe un engagement de 7 ans au minimum dans la Gendarmerie nationale, faute de quoi il sera mis en demeure de rembourser sa formation.

4) Evolution de carrière

Avec une certaine expérience, l’enquêteur subaquatique peut suivre des formations complémentaires lui conférant des qualifications plus élevées : d’abord technicien en identification subaquatique, puis technicien supérieur subaquatique et enfin instructeur subaquatique. Il a ainsi la possibilité d’effectuer toute sa carrière dans le domaine de la plongée.

Les autres unités spécialisées

Nous avons détaillé ici trois des unités spécialisées de la Gendarmerie mais elles sont loin d’être les seules. Citons pour exemple :

  • gendarme spéléologue,
  • gendarme maritime,
  • gendarme des transports aériens,
  • gendarme de l’air,
  • gendarmement de l’armement,
  • gendarme de la sécurité des armements nucléaire.

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