Les métiers de la gendarmerie : Le Gendarme Mobile

La création des premiers pelotons mobiles de gendarmerie au sein de la gendarmerie départementale date de 1921. Successivement appelée Garde républicaine mobile puis garde républicaine, elle devient définitivement « gendarmerie mobile » en 1954. Dans les années 70 des unités spécialisées se créent en son sein qui, une fois réunies, donneront naissance au fameux GIGN (Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale). Si vous voulez vous former pour devenir gendarme, découvrez le métier de gendarme mobile.

Documentation

Avec ses 17 000 officiers, sous-officiers et gendarmes-adjoints, la gendarmerie mobile est la deuxième subdivision la plus importante de la Gendarmerie nationale après la Gendarmerie départementale.

L’organisation de la gendarmerie mobile

Son unité élémentaire est l’escadron de gendarmerie mobile, comprenant un effectif de 110 personnels répartis en 4 officiers, 104 sous-officiers et 2 militaires du rang.

1) L’escadron de gendarmerie mobile (EGM)

Il existe actuellement 123 escadrons, commandés par un capitaine ou un chef d’escadron, comportant chacun un peloton hors rang (assurant le commandement, l’administration et la logistique), trois pelotons de marche et un peloton d’intervention (spécialement entraîné à l’interpellation d’individus dandereux ou violents).

Certains escadrons possèdent des compétences spécifiques : escadrons « escortes nucléaires » (transports nucléaires militaires et civils), escadrons « véhicules blindés à roue de la gendarmerie » (VBRG), escadrons « montagne » (disposant d’une formation adaptée à cet environnement).

2) Le groupement de gendarmerie mobile (GGM)

Commandé par un lieutenant-colonel ou un colonel, il regroupe de 4 à 10 escadrons. Le GGM étant spécialisé dans la gestion de crise, il conçoit et conduit les manoeuvres d’ordre public. Les groupements de gendarmerie mobile sont au nombre de 18.

Lorsque l’emploi coordonné de plusieurs escadrons est nécessaire ou pour des déplacements de longue durée, ils sont réunis en groupement tactique gendarmerie (GTG) ou en groupement opérationnel de maintien de l’ordre (GOMO, comportant plusieurs GTG), dirigé par un commandant de GGM.

3) Le groupement blindé de gendarmerie mobile (GBGM)

En charge de la sécurité des principaux organes gouvernementaux, il est composé de sept escadrons blindés et est prêt en permanence à intervenir aussi bien sur le territoire métropolitain qu’en outre-mer.

Les missions de la gendarmerie mobile

En raison de leurs missions similaires, la gendarmerie mobile est souvent confondue avec les Compagnies républicaines de sécurité. Leur grande différence provient du fait que les CRS appartiennent à la Police nationale mais ces deux services ont en commun un haut professionnalisme.

L’objectif premier de la gendarmerie mobile est de maintenir l’ordre ou de le rétablir après une crise mais, du fait du calme régnant sur le territoire la plupart du temps, cette dernière mission ne représente qu’environ 10% de son travail.

Les escadrons de gendarmerie mobile sont mis à contribution dans les circonstances qui provoquent des rassemblements de foule : cérémonies commémoratives, manifestations, sommets internationaux, défilés ; ils y assurent divers services d’ordre tels que les contrôles d’identités, les fouilles, les battues, etc.

Les gendarmes mobiles assurent aussi des missions saisonnières dans les zones telles que les stations balnéaires durant les vacances ; la forte augmentation de la population y accroît les risques et ils ont donc en charge, entre autres, la régulation des flux de personnes.

En toute situation, ils peuvent intervenir pour faire régner l’ordre : recherche d’individus dangereux, arrestation de casseurs, arrêt de festivités, etc. Dans le cadre du peloton d’intervention, le gendarme mobile est chargé de la neutralisation d’individus dangereux tels que terroristes ou forcenés. On fait régulièrement appel aux escadrons blindés quand il s’agit de déblayer des obstacles fixes tels que murs de fortune en parpaing ou véhicules utilisés au cours de manifestations publiques.

Outre les missions d’ordre public, la gendarmerie mobile prête souvent main-forte à la gendarmerie départementale, qu’il s’agisse d’effectuer des patrouilles dans des quartiers sensibles, à proximité des stades durant des matches, ou pour installer des dispositifs de bouclage et effectuer des recherches et des arrestations dans le cadre d’enquêtes judiciaires.

Malgré son qualificatif de « mobile », elle remplit aussi des missions statiques telles que la surveillance des gares, ambassades étrangères en France, lieux de culte et autres lieux sensibles. L’escadron de gendarmerie mobile assure également la protection de personnalités publiques telles que ministres ou préfets en les escortant lors de leurs déplacements.

Les fonctions de la gendarmerie mobile ne se limitent pas à la Métropole : au contraire des CRS qui ne s’y déplacent pas, elle est chargée de l’ordre public dans les départements et territoires d’outre-mer ainsi que dans les collectivités territoriales. La protection des ambassades françaises à l’étranger est du ressort des EGM, ainsi que le maintien de l’ordre au sein des forces armées françaises dans le cadre des OPérations EXtérieures (OPEX).

Le GBGM, quant à lui, assure des missions nationales telles que la protection et lutte NRBC (Nucléaire, Radiologique, Bactériologique et Chimique) et intervient chaque fois que l’utilisation de véhicules blindés est nécessaire.

Les qualités du gendarme mobile et son quotidien

En préambule, un petit mot sur la place des femmes dans la gendarmerie mobile. Jusqu’à récemment, seules les femmes officiers pouvaient y avoir accès. Suite à une expérimentation tentée en 2015 dans le cadre d’un plan d’action pour l’égalité professionnelle, les personnels féminins sous-officiers peuvent désormais intégrer les EGM depuis août 2016.

Le gendarme mobile vit au rythme de ses déplacements ; la moyenne est de 180 jours de déplacement annuels, mais ce nombre peut monter à plus de 200 dans certains cas. Même si une grande proportion de ses missions s’exerce sur le territoire national, il est amené ponctuellement à partir à l’étranger ou dans les DOM-TOM et ce, parfois pour plusieurs mois. Susceptible de devoir quitter son domicile à tout moment, il doit donc aimer « bouger » et faire preuve d’une grande faculté d’adaptation.

En tant que membre d’un peloton d’intervention, c’est-à-dire d’une équipe, il lui est indispensable d’avoir le sens de la collaboration et de la cohésion que nécessite le travail en groupe. Affronter un groupe d’individus violents implique l’esprit d’équipe et de solidarité nécessaires pour faire bloc et se protéger mutuellement, ainsi que suffisamment de force psychologique pour ne pas céder à la pression dans un contexte conflictuel.

Si une parfaite forme physique est indispensable au gendarme mobile, il doit également posséder un certaine capacité d’anticipation lui permettant de mettre à profit les connaissances techniques qui lui permettront la maîtrise parfaite de la situation face à certains évènements très violents.

Rappelons que le gendarme mobile possède un équipement spécial ; outre les protections individuelles (protections des bras et jambières, casques, gilet pare-balle, gants, bouclier anti-émeute, masque à gaz) les interventions peuvent nécessiter l’usage de batons de défense, de grenades lacrymogènes, de pistolets ou fusils. Il doit donc maîtriser parfaitement l’utilisation de tout ce matériel.

Le gendarme mobile, au même titre que tous les gendarmes, est un militaire de carrière. La discipline et le respect de la hiérarchie sont indissociables de ce métier où altruisme, honnêteté et sens du devoir sont les maîtres mots.

Le salaire et l’évolution de carrière

Le salaire du gendarme mobile est identique à celui du gendarme départemental, à savoir environ 1 700€ nets en début de carrière, auquel s’ajoute une indemnité journalière d’absence temporaire (IJAT) de 39€ par jour de déplacement. Il faut également tenir compte du fait qu’il est logé gratuitement.

Une fois titulaire du Certificat d’Aptitude Technique (CAT), plusieurs choix d’évolution se présentent au gendarme mobile :

  • la gendarmerie départementale par mutation automatique au bout de cinq ans de service en EGM ;
  • une carrière de gradé en EGM ;
  • la préparation de l’examen d’OPJ avant la mutation automatique ;
  • la spécialisation dans un domaine lui permettant de rester plus longtemps en EGM.

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