Les (autres) métiers de la Police Municipale

Le rôle de la police municipale est de maintenir le bon ordre en faisant respecter les règles de bonne conduite et en luttant contre les incivilités ainsi que contre la petite et moyenne délinquance. Elle est essentiellement constituée des agents de police et des chefs de police que l’on croise au quotidien, mais d’autres professions contribuent à cette lutte contre l’insécurité. Coup d’oeil sur ces métiers dont on ne connaît pas toujours très bien le mode de fonctionnement mais qui pourrait intéresser une personne souhaitant devenir policier municipal.

Documentation

Le garde-champêtre

Nous avons tous en tête l’image du garde champêtre d’antan, passant le plus clair de son temps à poursuivre le braconnier et à verbaliser celui qui se risquait à taquiner le goujon en-dehors des dates d’ouverture de la pêche. S’il est vrai que ce personnage a beaucoup inspiré la littérature et le cinéma, il ne faut pas en oublier pour autant qu’il s’agit d’un fonctionnaire à part entière, ayant pour mission la surveillance du domaine rural.

Le métier de garde champêtre est très ancien puisqu’on en retrouve la trace bien avant l’an 900. A l’origine il avait surtout pour mission de surveiller les récoltes puis son pouvoir fut étendu par une ordonnance royale de Louis XIV lui attribuant également la surveillance des territoires de chasse des seigneurs.

Ce corps de métier fut véritablement instauré en 1791 dans le cadre de l’élaboration du code rural et son statut, défini en 1795 et établissant les critères de recrutement, le rendit obligatoire dans toutes les communes rurales. Après un cheminement cahotique au fil des ans, cette obligation est supprimée en 1958 en même temps que le statut d’officier de police judiciaire du garde champêtre qui peut cependant user de la qualité d’agent de police judiciaire adjoint dans quelques cas bien précis.

1) Les missions du garde champêtre

Travaillant sous l’autorité du maire, le garde champêtre est à la campagne ce que le policier municipal est à la ville. Ses missions de prévention et de sécurité publique sont donc identiques à celles de ce dernier. Il est habilité à dresser des contraventions et relever l’identité des contrevenants en cas d’infractions aux règlements et arrêtés de police municipale. Il verbalise en cas d’infractions au code de la route et peut accéder au système des immatriculations des véhicules et à celui des permis de conduire, comme le policier municipal. Ses domaines d’intervention concernent aussi bien les questions de salubrité publique que la détérioration du domaine public, les conflits de voisinage ou les nuisances sonores.

De par son exercice en milieu rural, il assure également une mission de protection de l’environnement : préservation des espaces naturels fragiles et des espèces, constatation des délits concernant les propriétés forestières et rurales de la commune, protection de la faune et de la flore (verbalisation des infractions liées à la pêche et à la chasse), lutte contre les décharges sauvages et le déversement de polluants.

2) Qualités et compétences requises

Au contraire du policier municipal, toujours en binôme, le garde champêtre est généralement seul sur le terrain ; il doit donc faire preuve d’autonomie et de prise d’initiative et apprécier la solitude. Il doit également savoir se faire respecter et s’imposer, tout en se montrant pédagogue et diplomate, avec un bon sens relationnel.

C’est un métier de terrain nécessitant une excellente condition physique et une bonne connaissance de son territoire d’intervention, mais il doit également maîtriser les textes de loi et les milieux naturels.

3) L’accès au métier de garde champêtre

Il se fait par concours, avec les mêmes conditions et les mêmes épreuves que celui de gardien de police municipale. La seule différence se situe au niveau des épreuves physiques d’admission comportant une épreuve de course (600 mètres pour les femmes, 1 000 mètres pour les hommes) et une épreuve de natation avec un départ plongé et un 50 mètres nage libre.

Le lauréat du concours, une fois recruté par une mairie en tant que stagiaire, doit effectuer une formation initiale obligatoire de 70 jours : 48 jours d’enseignements théoriques, 10 jours de stages pratiques d’application en collectivité et 12 jours de stages pratiques d’observation en gendarmerie nationale, au conceil supérieur de la pêche, à l’office national de la chasse et à l’office national des forêts.

Le déroulement de carrière et le traitement du garde champêtre sont identiques à ceux du gardien de police municipale.

L’opérateur de vidéosurveillance

Dans le cadre de la police municipal, l’opérateur de vidéosurveillance est contractuel ou fonctionnaire de catégorie C, comme le gardien de police. Il peut être titulaire du CAP agent de prévention et sécurité ou du Bac STI spécialité génie électrique et génie électronique.

1) Les missions de l’opérateur de vidéosurveillance

Sa principale mission consiste à visualiser et exploiter les images et les informations issues de la vidéosurveillance ; elle s’effectue dans divers contextes.

  • Surveillance générale passive : contrôle de la circulation des personnes et des véhicules dans une zone donnée; pilotage à distance des caméras et des divers moyens d’enregistrement ; surveillance des signaux de contrôle et du déclenchement d’alarmes ; rondes de contrôle grâce aux caméras et établissement d’un compte rendu.
  • Surveillance générale active : repérage de flagrants délits et de comportements suspects conduisant à l’interpellation de malfaiteurs.
  • Recherche active : recherche de flagrants délits basée sur des informations fournies par les agents de la police municipale.
  • Sécurisation des agents de police nationale : communication radio avec les gardiens de police municipale lors d’intervention de ces derniers sur une mission particulière afin de les alerter des dangers potentiels à proximité.
  • Veille évènementielle lors d’évènements culturels, de rencontres sportives ou de manifestations.

Il assure également la maintenance des équipements et la réparation du matériel si nécessaire.

2) Les qualités et compétences requises

Outre la connaissance des outils informatiques et technologiques nécessaires à l’exercice du métier, cette profession impose de pouvoir supporter des conditions de travail à forte pénibilité : milieu fermé et position assise prolongée générant fatigue physique, psychologique et visuelle.

Il faut également faire preuve d’attention et du sens du détail pour repérer tout évènement anormal et avoir suffisamment de réactivité pour déclencher l’alerte en cas de nécessité ; le calme et la rapidité sont essentiels.

S’il travaille très souvent en solitaire, il participe aussi parfois à des missions de surveillance en équipe impliquant la transmission de consignes et d’informations claires et précises. Autre qualité à posséder et pas des moindres : la discrétion allant de pair avec la confidentialité des informations qu’il a en sa possession.

3) La carrière de l’opérateur de vidéosurveillance

Il peut être recruté de deux façons : en recrutement direct (CV + lettre de motivation + entretien) pour être embauché comme contractuel ou par concours externe pour entrer dans la fonction publique en tant qu’agent.

En début de carrière, le salaire de l’opérateur de vidéosurveillance contractuel est équivalent au Smic. S’il est titulaire, son traitement sera celui d’un d’un fonctionnaire de catégorie C, auquel s’ajoutent les primes et indemnités liées à ce statut. En revanche, il n’existe aucune perspective d’évolution de carrière dans cette profession.

L’agent de surveillance de la voie publique

Nul besoin de présenter l’ASVP, que l’on a d’ailleurs parfois tendance à confondre avec le policier municipal. Cet agent s’occupe essentiellement de constater et verbaliser certaines infractions au code de la route, des assurances, des transports et de l’environnement, mais il possède également des compétences de police judiciaire au niveau de la surveillance et de la prévention des règles se rapportant à la salubrité et à la sécurité publiques.

Recruté sans examen ni concours à partir de 18 ans en tant que contractuel, il peut également être issu des cadres d’emplois des adjoints techniques ou administratifs de catégorie C. Dans ce cas il bénéficie du même traitement et des mêmes primes et indemnités que ce cadre d’emplois.

Même si aucune formation n’est obligatoire pour postuler en tant qu’ASVP, il est tout de même conseillé d’en suivre une pour donner plus de poids à votre candidature, portant plus particulièrement sur la réglementation et la mise en oeuvre des procédures, la relation aux usagers de la voie publique, la prévention et les conditions d’emploi et d’exercice.

A noter qu’au bout de deux ans d’exercice, l’ASVP peut passer le concours interne lui permettant de devenir gardien-brigadier de police municipale.

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